Récemment, la loi du 4 Janvier 1973, dite « loi Pompidou-Giscard » a beaucoup fait parler d’elle. Au cœur de la polémique, l’article n°25 qui dit : « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France. » Cela signifie que le trésor public ne peut demander à la banque de France de lui fournir des avances sur les sommes futures qu’il va percevoir. L’Etat français ne peut plus s’endetter auprès de sa banque centrale ; il doit donc faire appel de manière exclusive aux créanciers privés. Rappelons que jusqu’à cette date, l’Etat a très souvent fait appel à des créanciers privés pour s’endetter (souvenons-nous des grands emprunts lors de la Grande Guerre, ou des 100 millions de dollars prêtés par le groupe Morgan et la banque Lazard à la France de Poincaré en mars 1924, fort utiles pour enrayer la crise du Franc.).
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Affiche incitant les Français à souscrire à l'emprunt de la Victoire, pour financer l'effort de guerre |
Dans cet interdit, certains voient la soumission de notre Etat au diktat des marchés financiers. D’autres n’y voient qu’une mesure de bon sens permettant d’éviter une pratique inflationniste. Les premiers se sentant pris pour des idiots par les seconds demandent alors : comment se fait-il que la création monétaire par la banque centrale est inflationniste tandis que la création monétaire par les banques privées ne le serait pas ?
C’est une question passionnante, et pour l’instant les réponses fournies sont peu nombreuses et trop elliptiques. Avec nos modestes moyens, nous allons essayer d’apporter une réponse détaillée et précise à cette question qui enflamme la blogosphère.