Ce compte rendu est le premier d'un cycle de
conférences tenues lors du colloque organisé par l'Action française le 27
octobre 2012 pour le soixantième anniversaire de la mort de Charles Maurras...
D'autres suivront, mais on ne trouvera pas toutes les conférences car notre
intention n'est pas de rapporter intégralement le colloque, mais seulement les
interventions que nous avons -tout à fait subjectivement - trouvé les plus
originales. A toutes fins utiles, précisons que, si nous nous efforçons de
rapporter fidèlement ces conférences, toute erreur ou imprécision peut nous
être imputée ; et que par ailleurs nous ne nous interdisons pas certaines
libertés pour rendre plus intelligibles des exposés donnés dans un temps très
limité.
L'orateur énonce la
thèse selon laquelle la politique se résume pour Maurras à une «universelle
analogie», ce qu'il va démontrer. Mallarmé, lui, parlait du «démon de
l'analogie». Les démons, daïmon, au sens grec, sont des esprits qui font le
lien entre les dieux et les mortels et qui inspirent les hommes. L'analogie,
est désignée aussi (pour employer le français) par le terme de correspondance.
Dans la poésie de Baudelaire, c'est ce qui met en contact la Terre et le Ciel.
L'étymologie grecque ana-logos traduit un mouvement d'ascension de la pensée.
Ainsi, l'analogie est verticale et toujours inégalitaire. C'est la clef de la
pensée hiérarchique de Maurras. Il est intéressant de noter qu'à l'instar des
poètes, les scientifiques utilisent un jeu d'images (par exemple l'image du Big
Bang) ; et de même les philosophes.