samedi 28 janvier 2012

Le progressisme culturel

Les récents sacrilèges perpétrés au théâtre ont suscité des réactions diverses, elles-mêmes abondamment commentées.

S’il fallait en peu de mots résumer le progressisme chrétien, le vrai, si l’on peut dire, celui de l’après-guerre et non ses actuels succédanés, on pourrait dire qu’il s’agissait, au nom de l’impératif missionnaire et de l’adaptation à une évolution politique et sociale jugée inévitable – le triomphe du communisme – de se refuser à toute condamnation véritable du marxisme afin de ne pas se couper des masses ouvrières, supposées profondément et durablement communistes[1]. 

mardi 24 janvier 2012

Histoire de la pensée catholique en France : A propos du livre d'E. Fouilloux (2)

Dans Une Eglise en quête de liberté, Etienne Fouilloux expose avec clarté la thèse d’une prise de pouvoir doctrinal en octobre 1962 par le « tiers-parti » (p. 99), issu tout à la fois du Saulchoir et du blondélisme, qui se substitue au thomisme romain qui l’a combattu comme une forme de modernisme tout au long de la période traitée par l’auteur, au terme de laquelle la nouvelle théologie française, frappée une dernière fois dans les dernières années du pontificat de Pie XII, met fin à la domination de la théologie romaine, déjà ébranlée par les événements politiques de 1926 et de 1940. « Sonne alors l’heure de l’alternance que prône depuis longtemps, à ses risques et périls, la théologie nouvelle » (p. 310). La démonstration bénéficie notamment de l’exploitation des correspondances et des papiers personnels des différents théologiens, notamment du P. Congar, et parvient ainsi à « rendre sa chair à la vie de l’esprit » (p. 14).

Billet de campagne 5 – Le bipartisme avant tout, à la vie, à la mort !

Le discours de François Hollande du dimanche 22 janvier, au Bourget[1], fut un chef d’œuvre de stratégie politique – ou politicienne. Le candidat condamne sans ambages la finance au moment même où elle semble menacer les intérêts économiques de la France, en dictant au gouvernement la politique à mener. Il fait la liste, une à une, et avec un talent d’orateur certain, des « valeurs » chères à la gauche, qu’il assimile de facto avec la République, lui conférant ainsi habilement un caractère universel. Le discours est enfin tout entier mené sur un ton personnel très approprié au système d’élection d’un homme au suffrage universel. Il est incontestablement sorti de la logique de parti – ce qui, pour la gauche, a toujours été très difficile –, pour entrer dans un véritable rapport entre un homme et un peuple. Cette dimension est déterminante, car les institutions gaulliennes de la Ve République la sous-tendent. Mais le candidat socialiste ne bénéficie-t-il pas dans sa tâche d’une aide un peu trop marquée des médias dominants ?

samedi 21 janvier 2012

Etienne FOUILLOUX, Une Eglise en quête de liberté. La pensée catholique française entre modernisme et Vatican II (1914-1962), Desclée de Brouwer, 1998, 325 pages

Comment une « institution aussi soucieuse de la continuité de sa tradition » que l’Eglise catholique a-t-elle pu « transiter en quelques décennies » de la « fermeture » représentée par la condamnation du modernisme par saint Pie X à l’ « ouverture » permise par Vatican II (p. 9) ?

mardi 17 janvier 2012

Billet de campagne 4 – Autour de la polémique sur le quotient familial

  

Manuel Valls souhaite supprimer le quotient familial, François Hollande ne veut que le moduler ; on comprend bien, en tout cas, que le Parti socialiste a, en 2012, du mal à comprendre ce fondement de la politique familiale à la française. Il avait pourtant été voté à l’unanimité en 1945, à l’instigation d’un économiste et politicien… socialiste !

dimanche 15 janvier 2012

Compte rendu de la conférence de l’abbé Guillaume de Tanoüarn : Les vrais dangers de Vatican II

Le 11 octobre 1962, le Pape Jean XXIII ouvrait le second concile du Vatican par le discours Gaudet Mater Ecclesia. Un peu plus de trois ans plus tard, ce même concile s’achevait, le 8 décembre 1965, par un discours où le Pape Paul VI le définissait lui-même comme la « rencontre du culte de l’homme qui se fait Dieu avec le culte du Dieu qui se fait homme ».



jeudi 5 janvier 2012

A propos de la lutte contre le "négationnisme" climatique

Il est de bon ton, chez certaines personnes qui s’intéressent à la question climatique, de dénoncer ce qu’elles appellent le « négationnisme climatique ». Il faut entendre par-là la position de ceux qui mettent en doute ou relativisent l’origine anthropique du réchauffement observé et contestent ainsi les thèses du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Dernièrement, le cardinal Pell, archevêque de Sydney, pour avoir parlé de son « scepticisme sur la question du changement climatique[1] », a ainsi été accusé par un journaliste catholique de soutenir d’obsolètes « négationnistes » américains.