mardi 24 juillet 2012

Bref tour d’horizon de la discographie de Hasse (5) : Motets et antiennes mariales

Le cloître de l'hôpital des Incurables, institution pour laquelle Hasse composa la plupart de ses motets.

L’une des œuvres sacrées les plus célèbres de Johann Adolf Hasse est peut-être son Salve Regina en la majeur, écrit au début des années 1730 pour les Incurabili de Venise. On le retrouve dans deux enregistrements consacrés à la musique sacrée pour voix soliste du compositeur saxon. Cette musique d’abord plus aisé que les opéras peut également constituer une bonne introduction à l’œuvre de Hasse, d’autant plus qu’elle a bénéficié du concours d’interprètes de premier ordre. 

vendredi 20 juillet 2012

Artaserse (1730) de Hasse à Martina Franca

Le 14 juillet dernier, la radio italienne (Radiorai3) diffusait en direct du festival du Valle d’Istria à Martina Franca l’Artaserse, opera seria de Johann Adolf Hasse sur un livret de Métastase. La version proposée était celle de 1730, soit la première mise en musique du livret par le Saxon, qui a profondément réaménagé la partition en 1740 (dix arias nouvelles) pour des représentations à Dresde ; le rôle de Mandane, notamment, initialement confié à Francesca Cuzzoni, a alors été largement réécrit pour l’épouse du compositeur, Faustina Bordoni. En 1760, Hasse est revenu une dernière fois au livret de Métastase pour une partition créée au San Carlo de Naples qui ne conservait que trois airs de la version de 1730.

mercredi 18 juillet 2012

Les catholiques de gauche (6) : Pourquoi les progressistes restent-ils dans l'Eglise ?

La lecture des « billets » du Centre Pastoral Halles-Beaubourg permet de constater le malaise qu’éprouvent certains de leurs rédacteurs au sein de l’Eglise aujourd’hui. « A titre personnel, je me demande quelle est ma place dans cette église qui est si massivement étrangère à mes opinions », se demande ainsi un rédacteur en songeant que 80% des catholiques pratiquants ont voté à droite aux dernières élections présidentielles[1].

samedi 14 juillet 2012

Les catholiques de gauche (5) : L'héritage pastoral du progressisme chrétien - Un exemple parisien

S’il existe un corps de doctrine catholique de gauche issu du progressisme des années 1950 et qui s’est transmis jusqu’à nos jours, celui-ci demeure le plus souvent implicite et peu précis, malgré la relative netteté des choix fondamentaux qu’il opère. En effet, l’héritage du progressisme chrétien est avant tout pastoral. Même la théorie de l’assomption promue par le P. Montuclard, intellectuel qui entretenait peu de liens directs avec le terrain, est difficilement dissociable du contexte pastoral qui l’a vu naître, celui du mouvement missionnaire ouvrier et de la remise en cause de l’Action catholique mandatée.

mardi 10 juillet 2012

Les catholiques de gauche (4) : L’héritage doctrinal du progressisme chrétien


Parmi les catholiques, le terme de « progressiste » revêt aujourd’hui une signification assez vague : il sert en effet indistinctement à désigner catholiques de gauche, néomodernistes et adversaires de la morale naturelle. Il en était différemment au début des années 1950. Non qu’il eût alors été facile de définir ce qu’étaient les progressistes chrétiens : nombre de ceux qu’on appelait ainsi refusaient d’être ainsi qualifiés, et il est malaisé de présenter une synthèse de leur doctrine : Jeunesse de l’Eglise, dont il a été question dans l’article précédent, n’en constituait que la pointe extrême, et ses membres avaient peu de liens directs avec l’action, tandis qu’au contraire nombre de militants considérés par leurs adversaires comme progressistes n’ont jamais fait l’effort d’élaboration théorique auquel a pu se livrer le P. Montuclard. Mais l’on peut du moins avancer une ébauche de définition générale de ce qu’est le progressisme : au milieu du XXe siècle, être progressiste consiste à considérer que l’on ne peut s’opposer au communisme sans se couper de la classe ouvrière[1].

jeudi 5 juillet 2012

Les catholiques de gauche (3) : De la chrétienté à la mission – Le tournant progressiste

Les Saints vont en enfer, roman de Cesbron sur les prêtres-ouvriers

Le vocabulaire de la chrétienté, et, dans une moindre mesure, celui de la mission, dénotent aujourd’hui souvent l’appartenance à un catholicisme très traditionnel ou du moins « identitaire », à mille lieues du catholicisme de gauche, et il est significatif que les deux mots de « chrétienté » et de « mission » soient accolés à celui de « Tradition » dans l’une des devises du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté, qui réunit des catholiques attachés à la liturgie latine traditionnelle. Les choses n’ont cependant pas toujours été aussi claires ; et ces deux mots, avec des implications certes parfois bien différentes, ont pu être invoqués par des catholiques de gauche, voire constituer leur objectif prioritaire.

mardi 3 juillet 2012

Les catholiques de gauche (2) : D’hier à aujourd’hui

Georges Hourdin, grande figure de la presse catholique de gauche.

Dans mon article précédent, je me suis efforcé de rappeler que la « gauche catholique », sous le pontificat de Pie XI, s’engage largement dans la construction de la « nouvelle chrétienté », même si l’on peut noter l’équivoque que couvre un tel vocabulaire. On objectera peut-être que les catholiques de gauche ont oublié ou renié ces racines, tels Jean-Marie Paupert rangeant au lendemain du Concile Jacques Maritain au nombre des « vieillards de chrétienté » ; qu’il n’y a en un mot rien de commun entre, justement, un Jacques Maritain, qui en 1968 collaborait à la rédaction du magnifique Credo du Peuple de Dieu de Paul VI, et tel journaliste du Pèlerin reprochant au jésuite Bernard Sesbouë, qui n’est pourtant pas précisément un intégriste, de défendre la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Du point de vue de la foi, c’est parfois exact, hélas, et Jacques Maritain ne fut pas le dernier à dénoncer l’apostasie immanente, la « chronolâtrie » de bien des catholiques. Mais outre qu’il est aujourd’hui malaisé, en ces temps où l’autorité ecclésiastique n’est plus exercée qu’avec la timidité la plus extrême, de distinguer nettement l’hérésie formelle des résultats de la simple ignorance, ce n’est pas assez que de relever l’apostasie ou l’hérésie de certains catholiques de gauche pour en conclure qu’ils n’ont absolument rien en commun avec leurs ancêtres du temps de Pie XI.